27 juin - Article 6/6 - Une Profession de Foi solennelle des adultes.

Article 6 - Une Profession de Foi solennelle des adultes.

            L'Église célèbre deux sortes de professions de foi solennelles, celle des ados souvent sans lendemain, celle des adultes lors de la Vigile Pascale de fait peu fréquentée.

            Il est évident que cette structure actuelle a épuisé ses effets, et qu'elle n'a plus de consistance dans la vie chrétienne et dans la modernité. 

            Baptisés bébés, sans aucune catéchèse ni familiale ni paroissiale, sans avoir reçu les second et troisième sacrements de l'Initiation, sans avoir fait ni même avoir entendu notre Profession de Foi, 60 % des catholiques sont en droit de s'engager dans le mariage chrétien. 

            Par souci de cohérence catholique mais aussi œcuménique, il est urgent de fonder une pratique de qualité. 

            Aux familles confessantes, il faudrait accorder l'initiation précoce de leurs bébés. 

            Aux adultes très peu confessants qui demanderaient le mariage ou le baptême d'un petit enfant, il faudrait demander de commencer par un parcours minimum de Mystagogie vers la Profession de Foi adulte, et par l'achèvement de leur Initiation chrétienne.  

            Par ce choix, ce serait aussi toute notre position dans le dialogue œcuménique qui s'en trouverait qualifiée. 

            Par rapport aux chrétiens Orientaux, nos frères catholiques et orthodoxes, nous retrouverions une pratique sacramentelle (BCE complet et dans l'ordre pour tous), conforme à notre foi commune. 

            Par rapport aux chrétiens Occidentaux, nos frères protestants, la Profession de Foi adulte  sérieuse honorerait une attente pertinente dans la modernité, : que la Profession de Foi personnelle, demandée dans l'Évangile, retrouve une actualité dans l'Église catholique. 

            Pour cela, nos diocèses ont toute une expertise en grande liturgie des Confirmations des néophytes et des recommençants. Sur ce schéma (dialogue de vie, repas convivial, liturgie majestueuse), nos services diocésains sauraient adapter de telles journées pour ces Profession de Foi solennelles de 50 ou 300 adultes. 

            Alors, chaque année, ces adultes convergeaient. 

            Ceux qui auront grandi dans nos liturgiques dominicales et groupes de jeunes, rejoindraient ces autres adultes de 21 à 99 ans, plus endormis et qui demandant, les uns leur mariage, les autres le baptême de leur enfant, les autres à être parrain ou marraine, ou simplement qui seront des recommençants, et qui auront été invités par leurs paroisses à une brève mystagogie, sur peut-être un an ou deux selon les cas. 

            Ainsi chaque année, au terme d'un parcours de mystagogie, soit long, soit bref, ils seraient tous ensemble, invités à écrire leur demande de Profession de Foi à l'évêque. A terme, celui-ci n'aurait plus à gérer comme aujourd'hui, 700 lettres d'adolescents et 70 lettres d'adultes, mais peut-être 700 ou 3000 lettres d'adultes. 

            Alors, entre Pâques et Pentecôte, 1, 2 ou 5 célébrations verraient ces adultes convoqués à leur Reditio et, si besoin, à compléter leur initiation sacramentelle.  

Il faudrait particulièrement faire attention à l'hétérogénéité de ces adultes, et adapter les gestes pour qu'aucun ne se sente le parent pauvre de ces journées.  

            De fait, avec 10% de baptisés confirmés dans l'enfance ou la jeunesse, il est évident que 90% de ces adultes présents devraient recevoir aussi la Confirmation et même, pour certains, la 1^ère Communion.

            Il  faudrait peut-être constituer deux groupes, eux-mêmes composés de deux sous-groupes. 

            1/ Il y aurait d'une part, ceux déjà pleinement initiés, 

- soit dans leur enfance ou jeunesse, et qui viendraient pour leur Profession de Foi adulte, 

- soit les néophytes de Pâques qui viendraient achever leur parcours d'Initiation par la rencontre de l'évêque. 

            Pour ceux-ci, peut-être vêtus d'une écharpe blanche, on pourrait souligner la Profession de Foi solennelle et, avec l'évêque en personne, le baiser de paix et la réception de l'Eucharistie. 

            2/ Il y aurait d'autre part celui des adultes non pleinement initiés, 

- soit les recommençants en demande de Confirmation et pour certains, même la 1^ère Communion, 

- soit les jeunes adultes en demande de Mariage ou Baptême de leur bébé, et à qui on aurait demandé (ou au minimum pour l'un des deux si un du couple est athée), un chemin de mystagogie. 

            A ceux-là, peut-être vêtus d'une écharpe rouge, on pourrait souligner le don de la Confirmation (avec l'échange de paix) et pour certains, de la 1^ère Communion.

            Voici qu'avec ces 6 articles de juin 2014, au terme de cette première année de l' Observatoire de la Nouvelle Évangélisation, en ce 27 juin, fête du Sacré-Cœur, se clôt une première réflexion, faite de prière, de dialogues, d'observations, d'intuitions et du partage de ces fruits.   

A la grâce de Dieu.

Abbé Bruno DANIEL,

27 juin 2014